Utilisé depuis le XVII ème siècle, l’amiante était un produit phare dans la construction, depuis son interdiction depuis 1997 force est de constater qu’il en reste partout. Mais combien d’amiante reste-t-il aujourd’hui sur le parc immobilier français ? Depuis le lancement de l’opération SI-Amiante, le ministère de la Santé tente de mettre en place une base de données centralisée. Mais nous sommes encore très loin d’avoir en notre possession un estimatif fiable qui pourtant est réclamé depuis 25 ans.
Le concept est portant simple puisque le repérage amiante doit être réalisé dans le cadre d’une obligation d’information d’un propriétaire dans le cadre du diagnostic amiante vente, du diagnostic amiante location (DAPP: Dossier amiante-parties privatives), du DTA (Dossiers techniques amiante) sur les bâtiments tertiaires et industriels, et des repérages amiante avant-démolition (RAAD) ou avant-travaux (RAAT)
Tous ses contrôles obligatoires permettraient facilement la mise en place d’une base de données tenue à jour.
Cet outil permettrait une totale transparence et pourrait renseigner le public.
Dès lors un locataire n’aurait plus besoin de passer par son bailleur pour prendre connaissance du DTA sur les parties communes de son immeuble, une association de parents d’élèves ne rencontrerait plus un frein pour connaitre l’état de dégradation de matériaux amiantés au sein d’une école ou se trouve son enfant.
Autre intérêt évitant la possibilité de quantifier précisément le nombre de bâtiment qu’il reste à désamianter en France
Malheureusement depuis les 25 dernières années, les différents diagnostics amiante ne sont pas bien exploités .
A ce jour une estimation de vingt millions de tonnes peut être faite, Mais depuis des années le chiffre reste inchangé et on peut espérer qu’avec les 300.000 à 600.000 tonnes de déchets amiante retraités chaque année, une diminution est à prendre en considération.
Depuis cette année l’opération SI-Amiante, devient le premier système d’information de l’amiante grâce à la loi Santé 2016.
Opérationnel après plusieurs années de développement son but est de rendre compte des opérations de repérage, de connaître l’état du parc bâti, d’être alerté sur des situations à risques, et de conforter les procédures de contrôle et de suivi.
Tous les diagnostiqueurs sont désormais censés transmettre leur rapport annuel d’activité ainsi qu’une copie de leur diagnostic lorsqu’ils ont détecté un flocage, calorifugeage ou faux-plafond amiante dégradé. Obligations qui existent depuis des années, mais qui se faisaient sans aucune centralisation.
Le démarrage de SI-Amiante est lent puisque le ministère de la Santé a laissé aux diagnostiqueurs jusqu’à la mi-avril pour transmettre leurs rapports d’activités, puis l’échéance a été décalée jusque la mi-mai, pour être finalement reportée à la mi-juin…
A ce jour seuls 19% des rapports ont été déposés, autant dire que l’on est loin du compte, d’autant plus que si SI-Amiante fournit un outil aux préfectures pour suivre les flocages, calorifugeages et faux-plafonds dégradés, il est encore loin de répondre au souhait initial, en constituant une base qui compilerait tous les rapports amiante, et qui serait aussi rendue accessible à quiconque; un outil qui permettrait de se faire une idée un peu plus précise de l’amiante restant en France.